mardi 12 juin 2012

Je sais, je sais, ça fait un bout que j'ai pas écrit. Je commençais à me taper moi-même sur les nerfs à me morfondre et me plaindre de la vie et de l'amour. J'avais pas envie de perdre les 2-3 lecteurs qui ont décidé de s'accrocher quand même à mon Titanic coulant.

Reste que je commence à aller mieux. Je sors beaucoup ces temps-ci. Comme quand j'avais 18 ans et que je découvrais les plaisirs des bars sans avoir peur d'être cartée et me voir refuser l'entrée. J'ai toujours eu une baby face, alors impossible de tromper les bouncers... Y'a fallu que j'attende à mes vrais 18 ans. Ce qui n'est pas une mauvaise chose, remarquez, vu le genre de gars qui fourmillent dans ces endroits-là. J'aurais comme eu  honte en retard si un vieux cochon s'était frotté sur moi quand j'avais 16 ans. Au moins j'aurais pas ce goût amer-vinaigré de regret-là dans ma bouche le reste de ma vie.

Je me tiens pas mal plus avec ma best depuis quelque temps. En couple, on dirait qu'on devient moins social, on a moins le temps de voir ses amis. C'est vraiment poche. Je me rends compte que je me fais 1000 fois plus de fun avec elle que j'ai pu m'en faire avec mon ex. Surtout avec 2-3 shooters dans le sang.

Faut vivre sa jeunesse jusqu'au bout, à ce qu'il paraît, alors c'est ce que je vais faire.

(Ça s'applique seulement au 18+, en passant. Au cas où y'aurait des adolescentes qui me lisent. Évitez les bars avant vos 18 ans, c'est bon pour la santé.)

lundi 21 mai 2012

Y'a mon coeur qui saigne, et pour une fois, c'est pas à cause de toi. Toi, t'es vite devenu presque rien, tout à coup, dans cette tornade qui a pris d'assaut mon pays.

Y'a mon coeur qui saigne. Je n'aurais jamais cru qu'un jour mon Québec à moi, mon berceau, mon cocon, mon univers, serait pris en otage sous mes yeux horrifiés. Je n'aurais jamais cru que la Noirceur reviendrait nous hanter, la Grande, l'Effrayante Noirceur que nous avons dû combattre déjà. Que nous croyions vaincue à jamais.

Y'a mon coeur qui saigne pour nous tous, comme un deuil à porter, lourd sur les épaules, le deuil de notre chez-nous qu'on croyait à jamais protégé par la démocratie, par nos libertés, par notre civilité et notre droit d'être, et d'être heureux.

Y'a mon coeur qui saigne pour répandre du rouge partout où je vais, pour répandre du rouge jusqu'au bout du monde s'il le faut. Du rouge pour combattre, du rouge pour se lever et dire « Ça suffit! ». Du rouge pour supporter les foules dans leurs marches pacifiques. Du rouge pour un peuple entier.

Et quand  les marées pourpres auront envahi les rues, quand Québec voguera sur les flots de notre refus, quand viendra le jour où la révolution atteindra son apogée et que nous aurons gagné, enfin je serai apaisée. Enfin, je retrouverai ma fierté.

Enfin, nous serons maîtres chez nous.

mercredi 2 mai 2012

J'écoute en boucle Mappemonde des Soeurs Boulay.

Ç'a rien à voir avec mon histoire, je la trouve juste trop belle, cette chanson-là. Même que des fois je suis un peu jalouse. J'aurais aimé ça que ça soit ça, mon histoire, au lieu d'une histoire poche de couple qui fit juste pas ensemble pis qui se font chier jusqu'à se sacrer là.

Au moins, ma douleur aurait été plus poétique, et j'aurais eu une bonne raison d'écouter Mappemonde en boucle.

dimanche 29 avril 2012

- Arrête de faire ta loque humaine.

C'est comme ça que ma meilleure amie me remonte le moral. Le pire c'est que ça marche, parce que c'est tellement tout le contraire de ce que les autres arrêtent pas de me répéter :

- Laisse le temps arranger les choses.
- Tu vas voir, ça va passer.
- Prends le temps de te ressourcer, pense à toi pour une fois.

Penser à moi pour une fois? Je pense toujours juste à moi. Je pense à ma douleur. À ma perte. À ma tristesse, et je m'en fous de ce qui se passe autour de moi. Même la manifestation étudiante ne m'affecte pas une miette, parce que je suis centrée sur mon petit nombril à pleurer un osti de moron.

Je suis occupée à faire ma loque humaine.

Et je suis vraiment, vraiment bonne dans ce rôle-là.

dimanche 22 avril 2012

Le téléphone sonne dans le vide. Ça fait un écho bizarre dans l'appartement. Comme un oiseau blessé qui agonise. Driiiing. Driiiing. Parce que moi, je suis trop old fashion pour mettre une sonnerie mélodieuse sur mon cellulaire.

Des fois, je me dis que j'aurais dû naître dans les années 50. J'aurais été parfaite en femme de foyer, avec ma belle robe jaune serin, mes cheveux laqués et bien bouffants, un sourire permanent dans mon visage pâle aux joues à peine rosées. J'aurais préparé de belles dindes bien rôties avec des patates pilées pleines de beurre. Je me serais réjouie de ton retour à la maison, chaque soir. On aurait été voir des films au cinéparc avec les enfants.

On aurait eu un chien. Un mariage. Sans menace de divorce.

Un après-guerre idyllique, une économie en plein essor, une insouciance de vivre, sans la peur du cancer, de la mort, on aurait pu fumer des cigarettes sans se sentir mal, boire du gin sans avoir peur pour notre foie.

On se serait aimé très fort dans notre petit patelin parce qu'il n'y aurait eu personne d'autre que nous deux à aimer, parce qu'on aurait été fait l'un pour l'autre. On aurait pas eu autant de choix de partenaires; ça ne t'aurait pas fait tourner la tête, tout le temps, ça ne t'aurait pas miné en dedans à toujours te demander si y'a mieux, si y'a plus que moi ailleurs. T'aurais été heureux avec ce que t'avais.

T'aurais voulu être avec moi pour toujours.

T'aurais dit « moi aussi » quand je t'aurais dit que je t'aime tellement que ça me fait mal en dedans, tu serais pas juste resté silencieux. T'aurais jamais dit « je m'en fous » quand je t'aurais demandé si tu veux qu'on habite ensemble.

Tu serais pas parti.

T'aurais pas eu peur d'être avec moi longtemps.

Tu m'aurais aimé aussi fort que moi je t'aime.

jeudi 19 avril 2012

Quand t'es parti en claquant la porte, l'autre soir, c'est comme si l'appart s'était recroquevillé sur moi. Comme si t'étais parti avec un morceau de mon univers. Et on dirait que ce morceau-là, c'était celui avec le soleil. Parce que depuis, il fait sombre tout le temps. As-tu emporté toutes les couleurs avec toi, aussi? Parce que je les trouve plus, elles non plus.

J'ai pleuré comme une conne toute la nuit. Bilbo le chat me regardait en ronronnant, comme s'il comprenait pas. Il est allé se coucher sur le bord de la fenêtre pendant que je gémissais pathétiquement dans le lit trop grand. Trop vide. C'est froid, un lit, quand t'es toute seule dedans.

Je suis vraiment trop pathétique.

Quand le soleil a commencé à se lever, j'ai pensé que la journée qui suivrait serait la plus merdique de toute ma vie. Mais finalement, j'étais tellement épuisée, tellement zombie, que j'ai pensé à rien. J'ai senti rien. J'ai été travailler, le coeur vide, le corps vide, la tête vide. Comme mon appart.

Je suis revenue et j'ai dormi sur le divan jusqu'au lendemain matin.

Je me dis que plus je dors, plus le temps passe vite, plus j'ai de chance de survivre.

mardi 17 avril 2012

« Je m’en fous. »

C’est comme ça, les garçons. Ça s’en fout, tout le temps. Partout. Ça s’en fout de mon coeur, de ma peine, de mon amour. Ça s’en fout de ce qu’on a, ou enfin, de ce qu’on avait ensemble.

En attendant, moi, je m’en fous pas. Moi, j’ai envie de vomir. J’ai envie de crier. J’ai envie de frapper. Ça gronde en moi comme une tempête, ça lacère mes organes intérieurs, ça bout comme de la lave rouge-orangé.

Mais toi, toi tu t’en fous.

C’est pour ça que c’est fini. Va t’en foutre ailleurs.

Et va te faire foutre, pendant que tu y es.

Voilà.