lundi 21 mai 2012

Y'a mon coeur qui saigne, et pour une fois, c'est pas à cause de toi. Toi, t'es vite devenu presque rien, tout à coup, dans cette tornade qui a pris d'assaut mon pays.

Y'a mon coeur qui saigne. Je n'aurais jamais cru qu'un jour mon Québec à moi, mon berceau, mon cocon, mon univers, serait pris en otage sous mes yeux horrifiés. Je n'aurais jamais cru que la Noirceur reviendrait nous hanter, la Grande, l'Effrayante Noirceur que nous avons dû combattre déjà. Que nous croyions vaincue à jamais.

Y'a mon coeur qui saigne pour nous tous, comme un deuil à porter, lourd sur les épaules, le deuil de notre chez-nous qu'on croyait à jamais protégé par la démocratie, par nos libertés, par notre civilité et notre droit d'être, et d'être heureux.

Y'a mon coeur qui saigne pour répandre du rouge partout où je vais, pour répandre du rouge jusqu'au bout du monde s'il le faut. Du rouge pour combattre, du rouge pour se lever et dire « Ça suffit! ». Du rouge pour supporter les foules dans leurs marches pacifiques. Du rouge pour un peuple entier.

Et quand  les marées pourpres auront envahi les rues, quand Québec voguera sur les flots de notre refus, quand viendra le jour où la révolution atteindra son apogée et que nous aurons gagné, enfin je serai apaisée. Enfin, je retrouverai ma fierté.

Enfin, nous serons maîtres chez nous.

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